ProForge 5 : une imprimante 3D open-source ambitieuse, pensée pour la polyvalence

Publié le 17 juillet 2025 à 10:42

La ProForge 5 est la dernière née de Makertech, une entreprise britannique qui conçoit des imprimantes 3D open-source destinées à un public averti. Présentée sur Kickstarter, cette machine attire l’attention par sa taille, sa modularité, et surtout son système de changement d’outils automatisé, qui la positionne comme une solution potentiellement adaptée à l’impression multi-matériaux ou multi-couleurs. Voici ce qu’on peut retenir d’après les informations fournies par le fabricant.

Lien kickstarter : https://www.kickstarter.com/projects/proforge-3d-printer/proforge5/description

Une architecture modulaire avec 5 têtes d’impression interchangeables

La principale caractéristique de la ProForge 5 réside dans sa capacité à utiliser jusqu’à cinq têtes d’impression indépendantes, montées sur un système de changement d’outil motorisé. Chaque tête est basée sur l’extrudeur Smart Orbiter v3.5, conçu pour la légèreté et l’extrusion directe.

D’après Makertech, l’ensemble permet une impression multi-matériaux ou multicolore sans intervention manuelle, et avec des réglages automatiques grâce à une calibration XYZ. Le système semble inspiré d’autres solutions open-source comme le projet E3D ToolChanger, mais intègre également des éléments propriétaires comme une carte dédiée par tête et un firmware Klipper configuré en amont.

Une mécanique imposante mais mobile

La ProForge 5 s’inscrit clairement dans la catégorie des imprimantes grand format, avec un volume de construction annoncé de 500 x 400 x 500 mm. Elle repose sur un châssis en aluminium monté sur roulettes, prévu pour passer les portes standards sans démontage. Le plateau chauffant est alimenté en courant alternatif (AC) 1000W, avec une planéité corrigée par un système de scan à 500 points.

L’impression repose sur une structure renforcée par des rails linéaires, des courroies Gates 9 mm, et quatre moteurs indépendants. L’ensemble est alimenté en 48 V via une alimentation dédiée. Ce choix technique viserait à améliorer la réactivité et la vitesse, tout en assurant la précision des déplacements.

Performances annoncées : vitesse et fiabilité

Selon les données du constructeur, la ProForge 5 pourrait atteindre jusqu’à 1000 mm/s en vitesse de déplacement, 60 000 mm/s² en accélération, et un débit maximal de 40 mm³/s, ce qui la placerait dans la catégorie des imprimantes très rapides. Ces chiffres sont à prendre avec prudence, car ils dépendent fortement des matériaux, des profils d’impression, et des réglages réels utilisés.

Deux exemples d’impressions présentés sur la campagne montrent des pièces imprimées en 24 à 28 heures avec plus de 1500 à 2500 changements d’outil, ce qui suggère une certaine fiabilité du système de commutation. Là encore, il faudra attendre les premiers retours d’utilisateurs pour valider ces performances sur le terrain.

Une imprimante pensée pour l’expérience utilisateur

Côté interface, la ProForge 5 embarque un écran tactile capacitif de 5 pouces, couplé à un Raspberry Pi 5 et un firmware Klipper accessible via l’interface Mainsail. Une caméra intégrée permet le suivi des impressions et la capture de timelapses. L’électronique est regroupée dans un boîtier blindé en aluminium, avec gestion séparée des alimentations 24 V et 48 V.

La compatibilité annoncée avec OrcaSlicer et PrusaSlicer, sans verrouillage logiciel, laisse supposer une bonne flexibilité à l’usage.

Matériaux compatibles et environnement fermé

La machine est livrée avec un hotend 300 °C et un plateau chauffant jusqu’à 120 °C, dans une enceinte fermée et ventilée. Un filtre à charbon actif (Nevermore) équipe l’extracteur d’air, et un DryBox intégré permet de conserver les filaments dans un environnement contrôlé.

Les matériaux supportés couvriraient un large éventail : PLA, PETG, ABS, ASA, PA, mais aussi des polymères flexibles (TPU) ou solubles (PVA). Le constructeur met également en avant la possibilité d’utiliser différentes buses dans une même impression, ce qui pourrait permettre d’optimiser simultanément vitesse et précision.

Options, tarifs et disponibilité

Deux configurations principales sont proposées durant la campagne :

  • ProForge 5 Kit : une seule tête d’impression, dès 1199 £ / 1599 $ / 1369 €

  • ProForge 5 Ultra Bundle : cinq têtes, boîtier, drybox, à partir de 2299 £ / 3079 $ / 2619 €

Il est possible de commander l’imprimante en kit ou semi-assemblée, avec pré-assemblage des têtes, du plateau et de l’électronique. La livraison est prévue pour fin octobre 2025, avec deux options de transport (aérien ou maritime).

Une promesse technique ambitieuse, à confirmer

Sur le papier, la ProForge 5 coche de nombreuses cases : vitesse, volume, modularité, compatibilité open-source, et impression multi-matériaux. Le projet semble sérieux, avec des choix techniques cohérents, une fabrication suivie sur site en Chine, et une volonté de transparence.

Cependant, comme toute imprimante de nouvelle génération — surtout avec un système de changement d’outil automatisé — la fiabilité à long terme, la facilité d’entretien et la simplicité d’usage restent à vérifier une fois la machine entre les mains des premiers utilisateurs.

Infos : https://www.snapmaker.com/en-EU/snapmaker-u1

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