Pourquoi j'ai choisi de prendre mes distances avec WonderMaker

Publié le 16 novembre 2025 à 15:18

Pourquoi j'ai choisi de me retirer du projet WonderMaker ZR / ZR Ultra

Depuis plusieurs mois, j'ai participé activement au développement des imprimantes 3D WonderMaker ZR et ZR Ultra, au sein d'un groupe international de bêta-testeurs. Aujourd'hui, je tiens à expliquer publiquement pourquoi j'ai choisi, avec d'autres membres de cette équipe, de me retirer complètement du projet et de désassocier mon image de cette marque.

Un engagement sincère, mais mal considéré

Lorsque j'ai été contacté par WonderMaker, il ne s'agissait pas d'un simple test produit. La promesse était celle d'une collaboration directe au développement de la machine : retours techniques, traductions, améliorations concrètes. En tant que créateur de contenu, mon rôle était clair : présenter la machine en toute transparence au public. Mais très vite, nous avons compris que l'échange n'était pas réciproque. Accès limité à l'information technique, demandes ignorées, décisions prises unilatéralement : notre implication était largement sous-exploitée, voire instrumentalisée.

Des alertes techniques ignorées

Le groupe de bêta-testeurs était composé de profils compétents et expérimentés, souvent issus de l'électronique, de la mécanique ou du développement firmware. Ensemble, nous avons cumulé des centaines d'heures de tests, de rapports, d'analyses. Plusieurs problèmes critiques ont été remontés : câblage fragile, connecteurs inadaptés aux vibrations, jeux mécaniques mal tolérés, plantages réguliers du firmware.

Certains correctifs mineurs ont été appliqués, mais les véritables faiblesses de conception sont restées. Pire : des pièces modifiées pendant la phase de test ne semblent même pas présentes sur les versions expédiées aux clients. Cela signifie que les mêmes erreurs, pourtant identifiées et documentées, risquent de se reproduire sur le terrain.

Une logique de lancement qui pose question

La décision de lancer la production et l'expédition des machines, malgré les problèmes encore non résolus, a été le point de rupture. Nous avons expressé clairement notre opposition à cette stratégie, mais sans effet. Tout porte à croire que des contraintes financières ont pris le pas sur la qualité et la fiabilité.

En tant que créateur de contenu, je ne pouvais moralement pas rester silencieux. J'ai recommandé cette machine, j'ai manifesté mon enthousiasme, et de nombreuses personnes m'ont fait confiance. Il était de ma responsabilité de prévenir que les machines livrées pourraient ne pas répondre aux standards attendus. M'être tû aurait été une forme de tromperie.

Une gestion interne défaillante

Au-delà des aspects techniques, la gestion du programme bêta a été chaotique : manque de coordination, promesses non tenues, unités de test livrées en retard ou jamais reçues, information parcellaire. La communication avec l'équipe WonderMaker était souvent défaillante, voire absente.

Un incident a particulièrement cristallisé les tensions : un testeur ayant découvert des failles critiques s'est vu demandé de taire ses conclusions. Son refus, et la demande ultérieure de retrait de sa publication, ont confirmé un climat où transparence et dialogue n'étaient plus possibles.

Une rupture nécessaire

Cette décision de quitter le projet n'a pas été prise à la légère. Elle est le fruit de semaines de réflexion, de discussions internes et de tentatives de redressement. Mais le constat est sans appel : en l'état, ni le matériel ni le logiciel des ZR et ZR Ultra ne sont aptes à un usage fiable sur le long terme.

Nous ne remettons pas en cause la livraison prochaine des machines. Mais nous nous retirons complètement de toute association avec WonderMaker, et ne souhaitons plus que notre image ou notre travail soit lié à ce projet.

Conclusion : responsabilité avant tout

Ce retrait n'est pas un acte de vengeance. Il répond à un principe simple : celui de la responsabilité envers une communauté qui nous fait confiance. En continuant à soutenir un produit dont nous connaissons les failles, nous serions complices d’un choix que nous ne cautionnons pas.

Il est encore temps pour WonderMaker de corriger le tir. Le concept même de ces machines est intéressant. Mais sans une révision profonde de la qualité, de la gestion et de la communication, le projet ne pourra pas retrouver la crédibilité qu'il aurait pu mériter.

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