Test du scanner 3D autonome TOUCAN de chez 3DMakerPro

Publié le 15 novembre 2025 à 14:48

Dans cet article, je partage mon retour d’expérience sur le scanner 3D autonome 3DMakerpro Toucan, que j’ai pu tester en conditions réelles. L’idée est de voir ce qu’il vaut vraiment, ce qu’il fait bien, là où il m’a un peu frustré, et pour quel type d’usage il est réellement pertinent.

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Un scanner 3D autonome haut de gamme

Le Toucan se positionne clairement dans le haut de gamme, autant par son concept que par son prix. Il existe en deux versions : une version standard à 1 999 € et une version Prime à 2 199 €. C’est cette version Prime que j’ai testée.

La grosse particularité du Toucan, c’est qu’il est totalement autonome. Il embarque son propre “petit ordinateur” avec processeur, stockage interne de 256 Go et batterie de 6 600 mAh. Concrètement, je peux scanner, traiter les données et générer un maillage directement sur la machine, sans devoir le connecter à un PC ou à un smartphone. Il reste évidemment possible d’exporter les données vers un ordinateur pour aller plus loin.

Sur le papier, les caractéristiques sont séduisantes :
– une précision annoncée très fine,
– une caméra couleur de 48 mégapixels pour les textures,
– quatre caméras 3D,
– une source lumineuse au laser bleu,
– la possibilité de scanner aussi bien de très petits objets (environ 5 cm) que des objets de plusieurs mètres.

L’autonomie annoncée tourne autour de deux heures. Si je dois scanner plus longtemps, il faut prévoir une batterie externe ou une alimentation à proximité, mais pour des sessions “classiques”, c’est suffisant.

Déballage et qualité perçue

La version Prime arrive avec plusieurs accessoires : une petite valise de transport, un plateau tournant manuel, un mini trépied, une poignée, une sangle, une plaque de calibration, quelques marqueurs et un bloc d’alimentation avec différents adaptateurs de prise.

Le scanner lui-même inspire confiance. Il est lourd, tout en aluminium, avec un vrai sentiment de robustesse. On sent que 3DMakerpro n’a pas cherché à “faire cheap”. J’ai également reçu une coque de protection en silicone qui vient se glisser autour du châssis, pratique pour protéger l’appareil sur le terrain.

Tout n’est pas parfait pour autant. Le plateau tournant, par exemple, est clairement d’une gamme inférieure au reste : le mien est arrivé abîmé, ce qui laisse penser qu’il ne faut pas trop en attendre en termes de solidité. Le manuel, lui, est uniquement en anglais, plutôt graphique, mais pas vraiment suffisant pour apprendre à utiliser correctement la machine.

Interface et ergonomie du Toucan

Une fois allumé, le Toucan affiche une interface assez simple sur son écran. Je peux lancer un nouveau scan, accéder à la liste de mes projets déjà enregistrés, ou ouvrir un centre de contrôle qui regroupe les réglages principaux : luminosité, WiFi, stockage, calibration, etc.

Après mise à jour, les langues disponibles restent limitées à l’anglais et au chinois. L’interface n’est pas compliquée, mais il faut accepter de naviguer en anglais. Globalement, je trouve l’ergonomie correcte : ce n’est pas surchargé, les menus sont logiques, et la réactivité est satisfaisante pour une machine embarquée.

Le “New Scan” permet de choisir plusieurs paramètres :
– scan de près ou de loin, avec des plages de distances différentes,
– activation ou non de la capture couleur,
– type de mode de tracking (marqueurs, géométrie, textures),
– gestion de la découpe automatique de la base, pratique quand l’objet est posé sur un support de couleur bien contrastée.

Calibration : une étape indispensable mais simple

Avant de commencer à scanner, je dois passer par une procédure de calibration à l’aide de la plaque fournie. Le Toucan guide étape par étape : d’abord la plaque à plat vue de près, puis à différentes hauteurs, ensuite dans d’autres orientations, et enfin la même chose mais à plus grande distance.

C’est un peu répétitif, mais pas compliqué. L’interface indique où placer la croix de la plaque sur l’écran. Tant qu’on suit les instructions et qu’on bouge le scanner lentement, ça se passe bien. Cette étape est importante pour garantir la qualité des mesures, surtout si on souhaite exploiter la précision maximale annoncée.

Premier test : un petit Benchy en scan rapproché

Pour un premier test, j’ai pris un classique petit Benchy, posé sur une plaque noire pour bien isoler l’objet. J’ai choisi un scan de près, dans la plage 10–30 cm, avec capture couleur activée et tracking basé sur la géométrie.

Le Toucan affiche en temps réel si je suis trop près ou trop loin. Je peux tourner autour de l’objet à la main. Même sans plateau tournant motorisé, le tracking tient plutôt bien. Quand je fais exprès de “perdre” l’objet, il parvient à le retrouver assez facilement dans beaucoup de cas. Le nombre de points scannés est visible à l’écran, ce qui donne une idée de la densité de données.

Une fois que j’estime avoir suffisamment couvert l’objet, je valide et le Toucan fusionne le nuage de points pour générer un maillage. Je peux ensuite appliquer quelques traitements de base directement sur l’appareil :
– réparation automatique des trous,
– simplification du maillage,
– nettoyage du bruit,
– création et projection de la texture.

Pour ce premier essai rapide, le résultat était déjà convenable. Le maillage n’était pas parfait, il restait des artefacts que j’aurais pu supprimer en prenant plus de temps, mais pour un “scan test” fait sans optimiser chaque réglage, c’était tout à fait exploitable.

Scans complexes et travail sur ordinateur

J’ai ensuite voulu tester le scanner sur une figurine plus complexe, avec beaucoup de détails et des formes irrégulières. Pour ce type d’objet, un seul scan ne suffit pas toujours : il faut souvent faire plusieurs passes sous différents angles, puis les aligner.

Le Toucan permet d’aligner plusieurs scans directement sur la machine, mais dans mon cas, l’alignement automatique n’a pas donné un résultat satisfaisant. J’ai donc décidé d’exporter les données vers l’ordinateur pour utiliser JM Studio, le logiciel fourni par 3DMakerpro.

Point important : le Toucan ne se comporte pas comme une clé USB classique. Il faut passer par la fonction “importer depuis un périphérique” dans JM Studio, puis renseigner l’adresse IP affichée sur le scanner au moment de l’export. Une fois la connexion faite, les fichiers sont transférés via le réseau.

Dans JM Studio, je retrouve pour chaque scan le nuage de points d’origine et, si je les ai générés sur la machine, les maillages correspondants. Pour cette figurine, j’ai supprimé les maillages et travaillé directement sur les nuages de points. Le logiciel permet de supprimer les zones inutiles, de nettoyer le bruit, puis d’aligner les différentes prises.

L’alignement automatique n’a pas été miraculeux non plus sur ce modèle, mais le mode d’alignement manuel fonctionne bien : je choisis quelques points de correspondance entre deux scans, le logiciel recalcule les positions, et je peux ainsi assembler progressivement toutes les parties. Une fois les scans bien alignés, je lance la fusion du maillage, la réparation des trous et le nettoyage. Le résultat final, même fait un peu “à la va-vite”, était déjà très correct.

Gestion des textures et limites constatées

J’ai également testé la capture de textures couleur. Le Toucan est capable de projeter la texture sur le maillage, et visuellement, le résultat est propre. On voit bien les couleurs, les motifs, et la correspondance globale est bonne.

En regardant de plus près, j’ai tout de même remarqué qu’il manquait parfois certaines zones, surtout lorsque le nuage de points est incomplet ou que je n’ai pas assez multiplié les angles de vue. Dans ces cas-là, ce n’est pas la texture en elle-même qui pose problème, mais la qualité et la complétude du maillage sous-jacent.

Globalement, je trouve le rendu couleur satisfaisant, sans être le meilleur que j’ai pu voir sur ce type de produit. Là encore, la courbe d’apprentissage joue beaucoup : plus on comprend comment gérer les distances, l’exposition, le type de tracking et les trajectoires de scan, plus on peut tirer le meilleur du Toucan.

Points forts, faiblesses et positionnement

Après plusieurs essais, mon avis est globalement positif, mais nuancé.

Les points forts que je retiens :
– le côté totalement autonome, pratique pour scanner sans PC ni téléphone,
– la qualité de fabrication du scanner lui-même,
– une prise en main assez rapide pour obtenir des résultats déjà utilisables,
– la possibilité de faire le traitement de base directement sur la machine ou de pousser plus loin sur ordinateur avec JM Studio.

Les points qui, selon moi, méritent encore du travail :
– le prix actuel, autour de 2 000 €, qui le place face à une concurrence sérieuse,
– le logiciel et l’écosystème qui, même s’ils sont loin d’être mauvais, ne sont pas encore au niveau des meilleurs du marché,
– l’alignement automatique perfectible sur des objets complexes,
– l’interface uniquement en anglais ou chinois,
– certains accessoires (comme le plateau tournant) en décalage de qualité avec le scanner lui-même.

Je trouve aussi que l’augmentation de prix par rapport à son tarif de lancement le rend moins “imbattable” qu’il ne l’aurait été autour de 1 000 €. À 2 000 €, on commence naturellement à comparer très sérieusement avec d’autres solutions autonomes existantes.

Pour quel type d’utilisateur le Toucan a du sens ?

Selon moi, le Toucan répond bien à un cas d’usage précis : des besoins de scan en mobilité, dans des environnements où l’on ne veut pas s’encombrer d’un ordinateur. Je pense par exemple à des relevés dans un musée, sur un site technique, chez un client, ou dans un atelier où l’on veut rester léger.

Dans mon cas personnel, même si j’apprécie le côté autonome, je reviens assez vite au travail sur PC, qui reste plus confortable, plus puissant et plus rapide pour traiter des gros nuages de points. Si on n’a pas un besoin fort de mobilité, un scanner plus “classique” relié à un ordinateur peut rester plus intéressant en termes de rapport qualité/prix.

Conclusion

Le 3DMakerpro Toucan est un scanner 3D autonome sérieux, capable de produire des résultats très corrects, voire très bons avec un peu de pratique. Il n’est pas parfait : le logiciel peut encore progresser, l’alignement automatique n’est pas infaillible, et son prix actuel le place dans une zone où la concurrence est rude.

Je le vois comme une solution pertinente pour celles et ceux qui ont vraiment besoin d’un système autonome, robuste, transportable, et qui acceptent de passer un peu de temps à apprivoiser ses différents modes de fonctionnement. Pour un usage plus “sédentaire”, orienté confort et productivité sur ordinateur, d’autres options peuvent être plus cohérentes.

Si vous utilisez déjà un scanner 3D ou si vous envisagez d’en acheter un, la vraie question à se poser est : ai-je besoin d’un scanner autonome, ou est-ce que je travaillerai de toute façon principalement derrière un PC ? La réponse à cette question orientera beaucoup la pertinence du Toucan dans votre propre flux de travail.

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